- constance
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• v. 1220 sens 2; de constant1 ♦ (v. 1265) Vieilli Force morale, fermeté d'âme. ⇒ courage. Endurer son mal avec constance. « La constance n'est-elle pas la plus haute expression de la force ? » (Balzac).2 ♦ Littér. Persévérance dans ce que l'on entreprend. Travailler avec constance. ⇒ ténacité. La constance d'un amour; la constance en amour. ⇒ fidélité.♢ Fam. Patience. Quelle constance il faut pour le supporter !3 ♦ Qualité de ce qui ne cesse d'être le même. ⇒ continuité, invariabilité, permanence, persistance, régularité, stabilité. La constance d'un phénomène. « Cette constance de la nature à reproduire toujours de la même façon ses plus infimes détails » (Loti).⊗ CONTR. Inconstance; changement, instabilité, variabilité.Synonymes :- opiniâtreté- persévéranceContraires :- légèreté- mobilité- versatilitéCaractère stable d'une opinion, d'un sentimentSynonymes :- fidélitéContraires :- infidélitéCaractère de quelque chose qui reste identique, qui ne varie pasSynonymes :- continuité- invariabilité- régularitéContraires :- instabilité- irrégularité- variabilitéPrincipe de constanceSynonymes :Constancen. f.d1./d Persistance, persévérance, partic. dans ses attachements. La constance d'une amitié. La constance d'un amant.d2./d état de ce qui ne change pas. Constance des liquides de l'organisme.————————Constance(en all. Konstanz) v. d'Allemagne (Bade-Wurtemberg), au N.-O. du lac de Constance (V. ci-après).; 70 540 hab. Text., horlogerie. Import. stat. clim.— égl. goth. St-Étienne (XIIe-XVe s., parties romanes du XIe s.).— Le concile de Constance (1414-1418) mit fin au grand schisme d'Occident; il condamna Jan Hus au bûcher (1415).————————Constance(lac de) (en all. Bodensee) lac partagé entre la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche; c'est une extension glaciaire du Rhin; 540 km².⇒CONSTANCE, subst. fém.A.— Fermeté de caractère, force morale permettant de supporter les épreuves. Constance de + inf. Le sourire du professeur était ma condamnation assurée; je ne sais pas où je pus trouver la constance de poursuivre jusqu'au bout du morceau (GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 422) :• 1. Il avait rendu l'âme à la question, ne voulant pas convenir, par modestie, de ses hauts faits, et refusant avec une constance héroïque de livrer les noms de ses camarades à la justice trop curieuse.T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 75.— En partic.1. Persévérance dans la conduite d'une entreprise, ou dans une attitude déterminée. Ferdinand répète la moindre de ses phrases, dix ou treize fois, avec une constance admirable (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, p. 173) :• 2. Il s'y trouvait d'avance, mais avait grand soin de tourner sa chaise de façon à ne pas apercevoir Mathilde. Étonnée de cette constance à se cacher d'elle, un jour elle quitta le canapé bleu et vint travailler auprès d'une petite table voisine...STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, p. 403.Rem. Noter la constr. rare constance à + inf. (cf. supra ex. 2).2. Fidélité en amour, en amitié. L'envoi d'une fleur symbolisant sa constance éternelle (R. ROLLAND, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, p. 166). Anton. inconstance :• 3. ... les notions les plus étranges viennent bouleverser son cœur. La fidélité dans le secret, la constance dans l'amitié, l'amour de ses enfants, le respect pour la religion, ...CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, t. 1, 1797, p. 100.3. P. iron. et fam. Obstination naïve. Il faut que vous ayez bien de la constance pour supporter tant de caprices (Ac. 1835-1932). La brave femme avait eu une belle constance de se tuer pour faire aller le ménage (ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, p. 647).B.— Caractère d'un fait, d'une action, qui dure ou se reproduit. Synon. persistance, stabilité :• 4. ... tout le jour, il allait d'une place à une autre, distrait, étonnant sa femme et ses domestiques par la constance de son silence.GOBINEAU, Les Pléiades, 1874, p. 216.— Spécialement1. Fermeté des idées, des sentiments. Le Jésuite, (...), raille son frère sur la constance de ses sentiments politiques (DELÉCLUZE, Journal, 1826, p. 343).2. BIOL., PHYS. Répétition invariable d'une ou de plusieurs données scientifiques observées :• 5. ... on objecte encore que tout ce qu'on voit annonce, relativement à l'état des corps vivans, une constance inaltérable dans la conservation de leur forme; ...LAMARCK, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 68.3. PSYCHOLOGIE♦ Constance perceptive. ,,Maintien, dans la perception des réalités extérieures, de leurs caractéristiques propres, malgré les modifications que les conditions du moment entraînent`` (Piéron ds ANCELIN 1971).♦ La constance du moi (MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 576).Rem. On rencontre chez Baudelaire le subst. masc. constance, issu d'un nom propre de lieu (Constantia) et désignant le produit d'un vignoble d'Afrique du Sud, près de la ville du Cap de Bonne-Espérance. Je préfère au constance, à l'opium, aux nuits, L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane (Les Fleurs du Mal, Sed non Satiata, Paris, Gallimard, 1961, [1861], p. 27).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1220 « persévérance dans l'exécution d'un dessein » (G. DE COINCY, II Mir. 29, 480); ca 1265 « fermeté d'âme » (BRUNET LATIN, Trésor, éd. Carmody II, 40, § 1). Empr. au lat. class. constantia « permanence, continuité; fermeté de caractère ». Fréq. abs. littér. :738. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 589, b) 603; XXe s. : a) 424, b) 1 203.
1. constance [kɔ̃stɑ̃s] n. f.❖1 Littér. ou vieilli. Force morale, fermeté d'âme qui permet de garder l'empire sur soi-même. ⇒ Courage, énergie, résolution, volonté. || Rien ne peut ébranler sa constance. || Témoigner de la constance dans la douleur. || Souffrir, endurer son mal avec constance (⇒ Fermeté, résignation). || Le sort a éprouvé sa constance.1 La constance des sages n'est que l'art de renfermer leur agitation dans le cœur.La Rochefoucauld, Maximes, 20.2 (…) une constance inébranlable à souffrir les plus indignes traitements.Rousseau, les Confessions, XII.3 Mais aussi, en toute chose humaine, la constance n'est-elle pas la plus haute expression de la force ?Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 446.2 Littér. Persévérance dans ce que l'on entreprend. ⇒ Obstination, opiniâtreté (cit. 6), persévérance, régularité. || Travailler avec constance. || Paresse ou constance de l'esprit (→ Agréable, cit. 17.2). || La constance d'un amour, d'une amitié. ⇒ Fidélité. || La constance de son attachement.4 La constance en amour est une inconstance perpétuelle (…)La Rochefoucauld, Maximes, 175 (→ Inconstance).5 Il y a deux sortes de constances en amour : l'une vient de ce que l'on trouve sans cesse dans la personne que l'on aime de nouveaux sujets d'aimer, et l'autre vient de ce que l'on se fait un honneur d'être constant.La Rochefoucauld, Maximes, 176.6 Non, non : la constance n'est bonne que pour les ridicules; toutes les belles ont droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cœurs.Molière, Dom Juan, I, 2.7 Par mon amour et ma constance,J'avais cru fléchir ta rigueur,Et le souffle de l'espéranceAvait pénétré dans mon cœur.Nerval, Poésies, « Pensée de Byron ».8 La continuité constitue le style comme la constance fait la vertu.Flaubert, Correspondance, t. II, p. 356.♦ Fam. Patience. || Vous avez de la constance de l'attendre si longtemps ! || Quelle constance il faut pour le supporter !8.1 — Ah ! malheur ! s'il fallait ramasser les ivrognes. Vous avez de la constance, vous, la mère !Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 8-9 (1875).3 Didact. ou littér. Qualité de ce qui ne cesse d'être le même; caractère constant (3.). ⇒ Continuité, durabilité, fixité, immutabilité, invariabilité, permanence, persistance, régularité, stabilité. || La constance des goûts, d'un choix. || La constance d'un phénomène. || La constance de la pluie en cette saison. — Psychol. || La constance du moi. || Constance perceptive : maintien de caractéristiques perçues des réalités extérieures, malgré les modifications dues aux conditions momentanées.9 Quand tout ce qui est en nous change et passe, c'est un surprenant mystère que cette constance de la nature à reproduire toujours de la même façon ses plus infimes détails (…)Loti, Mme Chrysanthème, XI, p. 72.10 Ce que j'admire le plus, chez Valéry, c'est peut-être bien sa constance. Incapable de vraie sympathie, il n'a jamais laissé briser sa ligne, ne s'est jamais laissé distraire de soi par autrui.Gide, Journal, 8 mai 1927, p. 838.11 Il (mon père) avait passé toute sa vie à changer de but et de route. Il me fit, en trois points, l'éloge de la constance.G. Duhamel, Chronique des Pasquier, V, p. 172.12 La seule forme de constance du moi, c'est la mémoire.A. Maurois, À la recherche de Marcel Proust, VI, I, p. 171.❖CONTR. Inconstance; changement, ébranlement, infidélité, instabilité, irrégularité, légèreté, trahison, variabilité.COMP. Surconstance.HOM. 2. Constance.————————2. constance [kɔ̃stɑ̃s] n. m.ÉTYM. 1773, E. Parny, Opuscules poétiques, in D. D. L.; de Constantia, ville d'Afrique du Sud, dans la banlieue du Cap.❖♦ Anciennt. Vin produit dans la région du Cap de Bonne Espérance.0 Je préfère au constance, à l'opium, au nuits,L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane (…)Baudelaire, les Fleurs du mal, Spleen et idéal, XXVI (1861).❖HOM. 1. Constance.
Encyclopédie Universelle. 2012.